Je suis allongé sous les branches d’un saule, à la forêt de Broquir. J’attends patiemment le passage des tortues bavardes afin de faire une petite discussion avec ces animaux si éclairés.
En patientant, je parle tout haut aux oiseaux de l’avenir incertain que je sens planer sur moi :
Depuis quelques temps, je me sens de plus en plus seul, je n’ai finalement pas l’impression, malgré les événements qui m’ont amenés ici, d’avoir trouvé ma place… Je ne sais pas… Je ne sais plus quoi penser, quoi faire afin de me sentir mieux…
Je me suis mis à tuer à tout vas en espérant ainsi trouver un moyen de défoulement, et finalement j’en ai pris goût, trop même… Tellement que c’est devenu ma principale occupation.
Je suis tenter de trancher les derniers liens qui me retiennent à cette civilisation, mais des proches, une guilde, une famille me retiennent et j’aimerais connaître leur avis sur ce changement.
Mais comment leur dire ?
Seront-ils déçu de me voir quitter si subitement le cocon ou me comprendront-ils ? Tenteront-ils de me convaincre ? Je ne sais plus… Et en même temps je ne veux pas savoir. Peut-être que cela va bien se passer… ou pas…
Décidément trop de questions trottent dans ma tête et sa me donne le tournis, me fiche la trouille, m’agace, m’énerve et j’ai de nouveau envie de violence. Calme toi putin, sa va passer, j’espère…
L’oiseau descend de la cime de l’arbre et viens se poser sur mon épaule.
Le pire c’est que je me sens mieux avec toi que ceux de ma race, un comble non ? Mais tu m’apaises, vous, m’apaisez !
…
T’en penses quoi ? … Arf… Et puis zut !
D’un geste brusque je fais fuir le moineau.
Puis je regarde les nuages.
En faite j’aime la nature, voilà mon problème, et le surplus de civilisation me fait l’effet d’une chaîne sur mes capacités qui m’empêcherait de progresser…
J’escalade l’arbre et me rassois, puis je commence à fermer les yeux. Je pense :
« Il faut que je change d’alignement… Il faut que je suive ma destiné… Il faut que tous cela bouge… Il faut que je tue… le temps… et le reste. »
…
Après un combat qui fut bâclé dès l’arrivé de mes 3 compatriotes venu m’aider contre… Contre un guerrier batailleur, fier et débrouillard. Balayé trop facilement. Je me promène dans une forêt.
Un mois vient de passer et finalement, j’ai tous de même tenu assez longtemps chez mes amis du sacré, mais là je n’en peu plus.
Le chalenge me pousse vers plus de difficultés, et il y a toujours ce foutu goût du bruit de l’arc se détendant d’un coup, libérant ainsi sa flèche. Et ce si bon hurlement de la victime…
Il y en a trop peu chez Kaldrass, de victimes, et beaucoup trop de mes compatriotes me mettent les nerfs à vifs et dont j’aimerais bien pouvoir leur clouer le bec sans risquer des représailles…
Je fais une courte pause, afin de remettre mes idées au claires.
Non c’est décidé, je vais quitter cet alignement formé de gens se reposant bien trop sur leurs acquis, fiers de leur force et de leur nombre, mais donc je ne me sens pas appartenir.
Et s’est sans compter sur Kaldrass, si confiant et sûr de sa légitimité qu’il n’a pu soupçonner les manigances de Galoregor et s’est fait éjecter et à du fuir aidé par de vieux fidèles aux vieux préceptes de vieilles lois inaptes au nouveau siècle.
Lui au moins a de l’ambition. Il peut faire bouger les choses. Dans le bon sens ? Je ne saurais le dire…
Mais de toute façon, il faut que cela bouge.
Mais quelle faction choisir ?
Rejoindre Galoregor ? Il est actuellement le maître du royaume mais trop peu d’habitants comprennent son but premier ; redonner au royaume une vraie puissance aussi bien économique que militaire. Vivre bien peu aller pour certain, mais vivre mieux comme je l’entends selon mes valeurs, voilà ce que j’aimerai.
Pourquoi ne pas errer seul, tel un brigand de grand chemin, sans prise de tête ? Faisant se que je veux quand je veux, où je veux et avec qui je veux ! Cela, oui est également envisageable.
Quant à rejoindre Zelandra, sans doute le pire choix. Etre dirigé par une bergère chef de ses paysans et les contrôlant comme s’ils s’agissaient de vulgaires moutons… Non je vaux mieux que ça.
Marchant, je me retrouve de nouveau devant cet arbre, lequel j’avais croisé il y a un mois en parlant toujours de ce manque de but dans ma vie. Un signe ? Toujours est-il que je me hissa à nouveau sur sa branche principale.
Puis je regarde le ciel.
Brigand ou Royaliste ? Royaliste ou Brigand ? Brigand ? Royaliste ?
J’ai faim. J’ai peur. J’ai la haine. Je veux mourir. Je veux tuer. Mais que veux-je en fin de compte ?
Brigand ou Royaliste ?
Sept heures passèrent puis je redescendis de l’arbre. Je savais à présent où aller.
…
Cinq jour plus tard, un passant dira avoir croisé un dénommé Jahmax sortir d’une auberge royaliste. Il laissa derrière lui en plus de l’auberge 5 cadavre des fidèles de Galoregor.